Définition du flux
Il existe huit grandes familles de lampes pour les usages les plus courants. Six d’entre elles font l’objet d’une collecte sélective. Les catégories de lampes concernées sont :
– tubes fluorescents (appelés aussi « néons » mais ne contenant pas de néon)
– lampes basse consommation (ou fluo-compactes)
– lampes à iodure métallique (ou aux halogénures métalliques)
– lampes à vapeur de sodium (haute et basse pression)
– lampes à vapeur de mercure
– lampes LED
Les lampes halogènes et les lampes à incandescence en fin de vie ne font pas l’objet d’une collecte sélective. Les produits les plus énergivores sont d’ailleurs progressivement retirés du marché depuis le 30 juin 2009, suivant le calendrier du règlement 244-2009.
Les tubes et les lampes basse consommation représentent près de 90% des tonnages collectés par Recylum.
Malgré leurs différences technologiques et de composition, les lampes LED sont aujourd’hui collectées et traitées en mélange avec les autres lampes. Les lampes LED ne représentent aujourd’hui que 1% des tonnages de lampes collectées, mais la percée de la technologie est aujourd’hui incontestable en termes de mises sur le marché. Dans les prochaines années, les lampes LED seront collectées en quantité importante et les procédés de traitement devront s’adapter à cette mutation technologique.
4894 T de tubes et lampes ont été collectés en 2016.
Composition du flux
Matières | Quantités |
---|---|
Verre | 89,8% |
Métaux ferreux et non ferreux | 5,8% |
Poudre fluorescente* | 0,4% |
Plastiques | 0,8% |
Autres (indésirables: bakélite, colle etc.) | 3,2% |
Tableau 1 : Composition des différents matériaux du flux (*contenant des terres rares)
Dépollution et recyclage du flux
Dépollution / prétraitement
La dépollution des lampes est exclusivement liée aux obligations réglementaires concernant le mercure. Cette substance a l’obligation d’être retirée des lampes pour subir un traitement adapté. Le retrait du mercure s’effectue durant l’étape de recyclage des lampes.
Les centres de traitement des tubes et lampes usagés ont l’obligation de respecter les normes de traitement CENELEC-50625 qui fixent des valeurs limites à respecter pour considérer qu’une fraction est dépolluée. La TS 50625-3-2 requiert que la teneur en mercure dans les fractions issues du traitement des tubes et lampes soit inférieure à :
- Verre: 10 mg/kg de fraction;
- Métaux et plastiques: 100 mg/kg de fraction.
Traitement / Recyclage
Le recyclage des lampes est assuré par les centres de traitement selon deux techniques de recyclage principales adaptées pour le traitement des lampes contenant du mercure, broyage et découpage :
- La technique de découpage et de séparation est avant tout utilisée exclusivement pour le recyclage des tubes. Les tubes sont tout d’abord chauffés puis les extrémités (essentiellement métalliques) sont séparées du tube en verre. Ces derniers sont ensuite soufflés afin d’en extraire les poudres fluorescentes et le mercure. Les tubes de verre sont nettoyés et broyés et les restes de métal sont enlevés grâce à un séparateur de métal.
- La technique de broyage est utilisée pour les lampes principalement ainsi que pour les brisures et les fractions restantes issues des installations de découpage et de séparation. Les produits sont broyés puis les différentes fractions sont séparées par tamisage ou lavage.
A ce jour les poudres fluorescentes sont récupérées, démercurisées sur une unité spécialisée et envoyées en ISDD (Installation de Stockage de Déchets Dangereux)
De plus, la Commission Européenne a publié le 22 octobre 2008 une nouvelle réglementation relative au mercure (CE n°1102-2008), interdisant son exportation hors de la communauté à partir de 2011 et demandant le stockage en toute sécurité du mercure métallique considéré comme déchet au lieu de son recyclage.
Matériaux | Traitements | Destinations |
---|---|---|
Verre | Valorisation matière / recyclage | Fabricants de tubes neufs ou verreries |
Métaux | Valorisation matière / recyclage | Filière de fabrication de divers produits neufs. |
Plastiques | Valorisation énergétique / incinération | Valorisation énergétique (production d'énergie) par incinération. |
Poudres fluorescentes | Valorisation matière / recyclage | Site de démercurisation puis Installation de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD) |
Mercure | Enfouissement | Neutralisé et enfoui en centre de stockage agréé de classe 1. |
Tableau 2 : Traitement des différentes fractions
Plans de progrès proposés
Le tableau ci-dessous propose quelques idées pour améliorer le recyclage de DEEE. Ces pistes sont issues d’études sur le recyclage de certains produits et de difficultés rencontrées par les opérateurs chargés du traitement des DEEE. Ces pistes d’amélioration permettent d’amorcer une réflexion plus approfondie de la part des producteurs. Chaque produit possède cependant ses spécificités et un certain nombre d’autres contraintes à respecter.
Difficultés rencontrées | Impacts pour le recyclage | Pistes d'éco-conception proposées |
---|---|---|
Au niveau de la dépollution, du recyclage | ||
Certaines lampes sont brisées lors de la collecte ou pendant leur manipulation. | Risque d'exposition des opérateurs au mercure. Perte de rendement liée au traitement plus long des brisures. | Faciliter le stockage et la manipulation des lampes. |
Les tubes fluorescents et certaines lampes contiennent du mercure. | Risque d'exposition des opérateurs. | Substituer ou limiter la présence de mercure dans les lampes. |
Au niveau du recyclage | ||
Présence de Terres Rares et de matériaux stratégiques dans les poudres fluorescentes. | Les terres rares présentes dans les poudres fluorescentes ne sont pas actuellement récupérées. | Faciliter l'identification et la séparation des poudres fluorescentes contenant des terres rares. |
Présence de lampes et de tubes non compatibles avec les procédés de broyage, tels que les tubes plastifiés. | Les gaines plastiques et ballasts ferromagnétiques perturbent le fonctionnement des broyeurs. | Faciliter l'identification des produits concernés (code couleur, marquage) qui sont séparés du reste du flux et traités séparément. Limiter l'utilisation d'éléments perturbant le procédé de recyclage. |
Présence de catégories de tubes non qui perturbent le recyclage, telles que : - Tubes UV -Tubes équipés d'une bande d'amorçage | La fraction verre est polluée par la présence d'oxyde d'aluminium des tubes UV ou de bande d'amorçage métallique. | Faciliter l'identification des tubes contenant des éléments d'ajout perturbant le recyclage du verre et limiter l'utilisation des ces éléments. Faciliter la séparation des parties métalliques du reste des tubes en verre. |
Présence de lampes contenant du sodium dans le flux de déchets. | Risque de réaction lors de la manipulation de ces lampes en cas de contact avec de l'eau. | Améliorer l'identification des produits concernés (code couleur, marquage) pour faciliter leur traitement. Limiter l'utilisation de sodium. |
Les lampes à LED usagées sont actuellement collectées en faible quantité et recyclées en mélange avec les autres lampes. | Les Terres Rares et les métaux stratégiques présents dans les lampes à LED ne sont actuellement pas recyclés séparément. | Améliorer l'identification des produits concernés (code couleur, marquage) pour faciliter leur traitement séparé. |
Certains luminaires sont mis au rebut sans que la lampe ait été préalablement retirée. | Absence de recyclage de ces lampes. | Faciliter la séparation des lampes dans les luminaires. |
Au niveau de la réutilisation, du réemploi | ||
Pas de réutilisation pour ces produits. |
Figure 3 : Différents types de tubes fluorescents
Références
– Site internet Recylum http://www.recylum.com/
– ADEME. Rapport annuel « Equipements Electriques et Electroniques ». Données 2010
http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=C1D8D3FB0D6D41BC332B8322BD6CDB1F_tomcatlocal1320332164546.pdf
– Bilan matière Lampes 2016 – Récylum pour l’ADEME.
– Guide de l’INRS : « La filière des lampes usagées, aide au repérage des risques dans les points de collecte et les entreprises de collecte et de recyclage »