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Contexte environnemental

 

Les signes de dégradation de l’environnement

Toute activité humaine a un impact sur l’environnement. Cependant au cours du siècle dernier, la nature et l’ampleur de ces impacts ont évolué au point que la prise en compte de l’environnement dans nos activités s’impose comme une nécessité. La connaissance croissante de notre environnement nous laisse présager des dommages graves et irréversibles en cas d’inaction.
Les problèmes environnementaux auxquels nous avons à faire face ont des caractéristiques sans précédents avec ceux que l’homme a pu connaitre jusqu’alors.

  • L’échelle : dans une société de plus en plus mondialisée, les conséquences le sont tout autant. Désormais les impacts d’une pollution à un endroit donné peuvent avoir des effets des milliers de kilomètres plus loin.
  • L’inertie : Les systèmes que nous bouleversons ne retrouveront leur état initial que longtemps après et cela même si nous arrêtions toutes activités humaines dès aujourd’hui.
  • L’invisibilité : Nombre de pollutions et de problèmes environnementaux ont des conséquences invisibles à l’œil nu, mais qui ne sont pas moins tout autant mesurables. Cette invisibilité rend la prise de conscience du problème d’autant plus difficile à admettre.
  • La gravité des conséquences : Le nombre de victimes qui peuvent être atteintes par les conséquences de certains problèmes environnementaux souligne la gravité des problèmes actuels.
  • L’irréversibilité : Enfin, plus que la gravité, c’est aussi l’irréversibilité des conséquences qui doit également nous amener à nous interroger. Si la dégradation d’un milieu peut dans certains cas s’entendre au regard des bénéfices apportés pour la collectivité, l’extinction irréversible d’espèces animales ou végétales représente une perte inestimable alors que ces mêmes espèces auraient pu servir à la découverte de nouveaux matériaux, nouvelles substances chimiques.

 

Le changement climatique

L’un des signes les plus caractéristiques de dégradation de notre environnement est notamment incarné par le sujet du changement climatique. Mis en avant par les travaux du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat) , les études scientifiques mettent en relation l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère et l’augmentation des températures moyennes mesurées à l’échelle de la planète.

Le changement climatique possède tout particulièrement les caractéristiques des enjeux environnementaux modernes (gravité des conséquences, irréversibilité, échelle des impacts).
Les conséquences du changement climatique sont variées et l’ensemble des mécanismes et des interactions entre les différents systèmes étudiés ne sont pas encore connus.

Néanmoins la majorité des études s’accorde sur l’origine anthropique de bon nombre des émissions de gaz à effet de serre et sur la gravité des conséquences qui nous attendent. Le principe de précaution prend ici tout son sens dans la mesure où « En cas de risque de dommages graves ou irréversibles, l’absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de l’environnement. »

 

L’érosion de la biodiversité

L’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) a pour objectifs d’évaluer l’état de la biodiversité et de mettre en place des projets de protection de la biodiversité.
L’UICN publie régulièrement un rapport sur les espèces en danger et qui les classe en sept catégories (de « peu préoccupant » à « éteint »). Dans son dernier rapport annuel de 2016, sur 85 604 espèces animales et végétales évaluées, 20 595 sont sur la liste rouge de l’UICN des espèces menacées1.

La biodiversité végétale, qui représente plus de 70 000 espèces différentes identifiées, est un élément essentiel de la sécurité alimentaire mondiale en présentant une plus grande résistance faces aux divers aléas (intempéries, maladies, etc.).

Néanmoins, des études (Balmford et al. 2003; Jenkins et al. 2003). montrent une érosion globale et rapide de cette biodiversité.

 

La dégradation des services écosystémiques

L’évaluation des écosystèmes pour le millénaire est une étude qui a été initiée dans les années 2000 par le secrétaire général de l’ONU et qui regroupe le travail de plus d’un millier de scientifiques à travers le monde.

Le but de ce travail a été d’évaluer ce que l’on nomme les « services écologiques », c’est-à-dire l’ensemble des services assurés par différents écosystèmes et qui sont indispensables à la vie de l’homme sur la planète ainsi qu’à son bien être (exemple de service écologique : la production de bois, la production de nourriture, la régulation du climat, etc.). L’objectif étant de prioriser les actions à entreprendre pour préserver l’environnement et permettre son utilisation par l’homme de manière pérenne.

Les résultats de cette évaluation montrent que parmi les 24 services d’origine écosystémique qui ont été étudiés, 15 d’entre eux sont en cours de dégradation ou exploités de manière non rationnelle2. Au cours des 50 dernières années, l’homme a modifié les écosystèmes qui l’entourent de manière plus rapide et plus importante que durant toute période comparable de l’histoire humaine.

Enfin, les modifications apportées aux écosystèmes ont nettement contribué à l’amélioration du bien-être humain et au développement économique. Cela étant, ces améliorations ont été réalisées au dépend de la dégradation de plusieurs services écosystémiques et à l’exacerbation de la pauvreté de certaines populations.

 

L’épuisement des ressources naturelles

L’enjeu des ressources naturelles est un enjeu d’importance car il est à la base de l’ensemble des activités de production de biens et de services. Les ressources naturelles dont nous disposons sont soit renouvelables (ex : énergie éolienne, ressources halieutiques, etc.) soit non renouvelables (ex : gaz, cuivre, etc.).

Les ressources sont considérées comme non renouvelables dès lors qu’elles sont présentes en une quantité finie sur la Terre, le stock dont nous disposons est limité, ce à quoi s’ajoute la difficulté d’accès à cette ressource.

Une ressource est également considérée comme non renouvelable dès l’instant où la période de renouvellement de cette ressource est beaucoup plus longue que l’échelle de temps de la société humaine. C’est notamment le cas des ressources énergétiques : gaz, charbon, pétrole ; qui doivent être considérées comme des ressources non renouvelables pour lesquelles nous disposons à l’heure actuelle d’un stock fini et limité.

Toute l’importance de notre gestion des ressources naturelles consiste à ne pas dépasser la capacité de renouvellement (ou de reconstitution) des ressources renouvelables. Quant aux ressources non renouvelables elles nécessitent également une gestion appropriée.

A titre d’information, le pétrole représente actuellement 31% de l’énergie finale que nous utilisons au niveau mondial d’après l’Agence internationale de l’énergie3. Cette proportion importante dans notre consommation d’énergie doit nous faire prendre conscience des moyens importants qui seront à mettre en œuvre pour substituer cette ressource lorsque celle-ci ne sera plus disponible. Les réserves actuelles prouvées de pétrole s’élèvent à 240 milliards de tonnes d’après la « BP Statistical Review of World Energy »4 de juin 2017 pour une consommation mondiale de 4,4 milliards de tonnes de pétrole en 2016.

En ce qui concerne les ressources minérales dont un bon nombre sont nécessaires aux technologies de pointes comme l’électronique, l’état des réserves disponibles nous indique une raréfaction de la plupart de ces ressources d’ici la fin du siècle, parmi lesquelles :

  • Le hafnium (Hf) : 2018 (Année d’épuisement possible)
  • L’argent (Ar) : entre 2012 et 2037
  • L’antimoine (Sb) : 2022
  • Le palladium (Pd) : 2023
  • L’or (Au) : 2025
  • Le zinc (Zn) : 2025
  • L’indium (In) : 2025
  • Le plomb (Pb) : 2030
  • Le tantale (Ta) : 2038
  • Le cuivre (Cu) : 2039
  • L’uranium (U) : entre 2025 et 2060
  • Le nickel (Ni) : 2048
  • Le platine (Pt) : 2064

(Source www.Eco-info.org, données compilés USGS : United States Geological Survey)

Passé ces dates, il est vraisemblable que ces ressources soient beaucoup plus difficiles d’accès voire totalement indisponibles et ce, sans compter sur les risques d’instabilité et d’augmentation du prix de ces matières premières. Dès lors le recyclage de ces ressources se présente comme une solution nécessaire à la bonne gestion de ces ressources.

1 Rapport annuel 2016 – Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN)

2 MILLENNIUM ECOSYSTEM ASSESSMENT – Ecosystems

AND HUMAN WELL-BEING – Synthesis

3 Key World Energy Statistics 2016 – IEA

4 Statistical Review of World Energy, Juin 2017 – BP

 

Updated on juillet 31, 2017

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